mardi 5 février 2013

Le parage naturel

Pourquoi notre cheval moderne a-t-il besoin de fers alors que cela fait des millions d'années que l'espèce Equus Caballus se déplace sur tout type de terrain avec ses seuls sabots pour faire les km quotidiens nécessaires à sa survie (nourriture, eau, fuite devant les prédateurs) ?
Pourquoi et comment les mustang, issus des chevaux des conquistadors, peuvent-ils marcher pieds nus une vingtaine de km par jour sur tout type de sol, alors que l'on ressent le besoin de ferrer même des chevaux n'évoluant qu'en carrière ou en manège ?
Nos chevaux n'ont-ils plus les même pieds ?

Faire vivre et travailler un cheval pieds nus est possible si on redonne à ses sabots les caractéristiques morphologiques du sabot du cheval sauvage, et si son mode de vie lui permet de stimuler une pousse de corne adaptée à son travail et à son environnement.

Le parage naturel est une technique d'entretien et de soins des sabots du cheval, dont les fondements reposent sur l'observation de la morphologie et du fonctionnement du pied du cheval sauvage.
Lorsqu'on a l’œil formé par la culture équestre traditionnelle, un sabot paré naturellement nous semble très différent : il se reconnaît principalement à des talons très bas, une pince qui semble longue et qui est biseauté au bout, des talons très écartés, de part et d'autre d'une fourchette très large et bien charnue, des barres qui affleurent à peine la sole, et une sole qui forme une voute dont la clef est la pointe de la fourchette.
Un sabot paré naturellement fonctionne de manière optimale, à chaque appui :
  • les talons s'écartent, les lacunes s'ouvrent, la fourchette se déplie et vient en contact avec le sol, la voute de la sole s'affaisse : le sabot se déforme et dissipe l'énergie de l'impact, son volume augmente, il y a un afflux de sang autour des structures osseuses qui, elles, ne changent pas de volume,
  • au lever, à l'inverse, le sabot reprend une forme moins évasée, se « resserre » autour des structures osseuses, et le sang est refoulé.
C'est la répétition incessante de ce mécanisme, amplifié sur les sols durs et/ou irréguliers, qui permet une irrigation sanguine optimale et une stimulation continuelle des structures internes du pied, permettant de produire des tissus d'une qualité adaptée à leur fonction.


Grâce au parage naturel et à des conditions de vie adaptées, des chevaux sont totalement transformés, qu'ils aient des pathologies spécifiques du pied (fourbure, seimes, talons contractés, sole plate, fourchette atrophiée, infection des lacunes, syndrome naviculaire, aplombs pathologiques...), ou des pathologies bien plus générales, notamment dermatologiques : gale de boue, dermite estivale...

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